Moa-toa-nou : Des ateliers à vivre (-) ensemble

Elements de contexte

L'équipe des éducateurs du premier degré se trouve souvent à devoir jouer les médiateurs entre élèves, dans des conflits souvent basés sur une mauvaise compréhension, les préjugés, l'intolérance. Suite à la conférence de l'Université de Mons sur le projet de prévention de la violence dans les cours de récréation, Christine FOUGERONT, une éducatrice du 1er degré formée à la méthode ProDAS, a décidé de franchir le pas pour travailler la médiation en groupe.

Démarches et actions

Conférence et formation

En 2013, l’éducatrice déjà citée, active au sein de l’Institut « la Vallée Bailly », a assisté à la conférence, puis à la formation donnée par l'Uni-versité de Mons concernant le projet de prévention dans les cours de récréation. L'école devient "école pilote".
En 2013-2014, des premières tentatives de « cercles de parole » ont lieu à l'Institut avec pour objectif la prévention du harcèlement. Suite à quelques bons retours, et au vu de la satisfaction des classes concernées, le projet gagne en régularité.

En juin 2014, la direction donne le feu vert pour lancer le projet en travaillant les questions de harcèlement mais également l’ensemble des troubles et problèmes relationnels (conflits, dynamiques d’exclusion, rumeurs, …) qui font partie de la vie quotidienne d’une école.

Construction du mandat

A l’initiative de la direction, l'éducatrice construit - avec l'aide de Nathalie BOURGEOIS, conseillère pédagogique au sein du SEDESS - un programme d’intervention cohérent. Après validation, il en est résulté un mandat de 10h semaine, consacré à la mise en œuvre d’ateliers au sein des classes.
Ce projet, baptisé "Moa-toa-nou", fait l'objet d'une présentation devant l'équipe des professeurs-titulaires du 1er degré au mois de septembre 2014.

Modules

Dès la rentrée 2014, l'éducatrice rencontre les 16 classes de 1ère secondaire à un rythme d'une fois par mois environ. Pendant 50 minutes, l'éducatrice propose un temps d’échange aux élèves ; celui-ci comporte 6 moments :

• la mise en place du cadre : rappel du contexte, consignes (confidentialité, écoute,...) et salut («check ») entre tous les élèves pour créer un cercle.
• les demandes : avec l’aide symbolique d’une balle de couleur, les jeunes, sans nommer la personne concernée, peuvent faire une demande au groupe par rapport à un comportement ou une insulte. Cette demande est actée par un écrit. Lors du prochain "Moa-toa-nou", l’animatrice s’assurera que chaque demande a bel et bien été respectée ; dans la négative, elle proposera de nouvelles mesures.
• les excuses : dans le prolongement, les jeunes peuvent présenter leurs excuses à n'importe quel autre élève. L'élève qui désire s'excuser envoie la balle à l'élève auprès duquel il veut s'excuser ; il est libre de donner ou non les raisons de son initiative.
• le cercle ProDAS : A partir d'un ou plusieurs thème(s), un temps de parole est proposé, qui s’appuie sur la méthode ProDAS. L’animatrice propose des thèmes, mais les jeunes peuvent aussi en amener certains.
• les jeux : des jeux de type "energizer" qui sollicitent toute la classe sont proposés.
• la clôture : un retour au calme est favorisé, via un « check » entre tous les élèves.

Perspectives envisagées

L'éducatrice qui mène les animations souhaiterait à court terme disposer d’un petit « stock » de thématiques comme les rumeurs, facebook, le harcèlement au sein du groupe, les émotions, etc….

Pour la rentrée prochaine, elle souhaiterait constituer des modules « dynamiques », au sens où ils suivraient l'évolution des élèves tout au long de l'année.
Le soutien de l'ensemble de l'équipe éducative est indispensable à la réussite de ce projet.

D'autres actions concernant la gestion des cours de récréation et le climat scolaire sont également en préparation dans l'école.